Semoir monograine Le semoir monograine Väderstad Tempo entre dans une nouvelle dimension
Laissant auparavant les agriculteurs un peu sceptiques, le semis monograine à haute vitesse est désormais entré dans les mœurs. Väderstad, avec son Tempo, a été l'un des précurseurs. Capable d'atteindre des vitesses de semis de 20 km/h, sa machine est le fruit de dix ans de R&D. Après quatorze ans d’existence, elle est aujourd'hui repensée. Matériel Agricole s’est rendu en exclusivité au nord de l'Allemagne, non loin de Kiel, pour découvrir la nouvelle mouture qui sera dévoilée à l'Agritechnica, cet automne.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La gamme Väderstad Tempo comporte sept modèles, sur châssis portés ou traînés. Prénommé par une lettre, chacun de ces modèles adopte un châssis différent et se décline en plusieurs versions, composées de plus ou moins d’éléments. Le constructeur propose ainsi des semoirs allant de 4 à 32 rangs pour des écartements compris entre 375 et 800 mm. Cette base reste inchangée. Le Tempo conserve également sa gestion en cabine bien connue, via le système E-Control et son iPad en guise d’interface.
C’est sur la base de l’élément semeur lui-même que les ingénieurs de Väderstad ont apporté des évolutions. L’intégralité des Tempo sera désormais dotée d'un nouvel élément retravaillé, resté en développement pendant quatre ans selon la firme, dont les performances sont accrues. De l'extérieur, seuls les fins connaisseurs verront le design revisité des trémies ou du carter de distribution. Les évolutions de l’élément semeur se décèlent en creusant davantage, dans ses entrailles. En effet, le semoir se dote de toute une batterie de solutions électroniques. Des capteurs et des actionneurs permettent l’automatisation de l'ensemble des réglages auparavant réalisés manuellement, tels que la pression des éléments, la densité de semis ou la position des sélecteurs. Selon Väderstad, rendre la machine autonome dans ses réglages offre une plus grande précision de semis et une simplicité d’utilisation.
Des modifications de structure
En plus de l’arrivée des diverses solutions électroniques, la structure de l’élément semeur change elle aussi, notamment son design. Les plus férus de la marque suédoise l’ont sûrement déjà remarqué, mais les trémies de semence de 70 L et de microgranulation adoptent un nouveau profil. La seconde passe en outre de 17 à 25 L. Ouverture et fermeture ont été simplifiées grâce à des poignées retravaillées. Le carter de la distribution ne s’ouvre plus avec deux vis quart de tour, mais par une poignée semblable à celle d’une porte de maison.
Du côté des pièces métalliques, cette fois-ci, les supports de trémie ne sont plus tubulaires, mais plats. La barre de stabilisation dans la trémie disparaît alors. Quant aux pièces travaillantes, les disques ouvreurs en « V » adoptent une inclinaison par rapport au sens d’avancement, non plus de 11° mais de 10°. Väderstad annonce trois avantages à cette évolution, la première étant de réduire la force requise pour pénétrer le sol, rendant le semoir plus apte au semis direct. Le sillon est ensuite plus fin, ce qui entraîne un placement plus régulier de la graine. Enfin, un bouleversement moindre du sol à haute vitesse facilite la fermeture du sillon. Autre modification, les roues stoppeuses adoptent un nouveau support permettant, selon le constructeur, un passage plus aisé en conditions humides et en présence de résidus.
Des automatismes au service de la distribution
Les éléments du Tempo s’équipent de fonctions électroniques plus avancées, vouées à automatiser le semoir. Väderstad affirme que ces nouvelles fonctionnalités influent positivement sur la qualité de semis, notamment sur l'espacement entre graines, plus régulier, ou sur la régularité de profondeur, qui se voit accrue. Les sélecteurs automatiques sont désormais en mesure d’adopter 20 positions différentes, contre 9 auparavant. Ces derniers, rotatifs et au nombre de trois, ont pour fonction première de supprimer les doublons de graines sur les trous des disques de distribution. Toujours dans la distribution, un contrôleur de semis indique au chauffeur le degré de salissement du capteur de descente. Du côté de la microgranulation, les trémies embarquent désormais des capteurs de fond de trémies. Pour assurer la distribution, les moteurs électriques ont évolué vers des modèles plus robustes, précise Väderstad.
Les pièces travaillantes s’ajustent seules
La pression au sol de chaque élément se règle, et ce déjà sur la génération précédente, via une barre de torsion mécanique ou un vérin. Aujourd’hui, celui-ci permet également l’ajustement positif ou négatif automatique de la pression au sol de chaque élément, indépendamment. Cela s’opère en fonction des conditions du sol, du degré de remplissage des trémies et de la vitesse de travail. Pour cela, un capteur dédié est positionné sur chaque élément. De même, la profondeur de semis peut être ajustée depuis la cabine à l'aide du système de contrôle sur iPad. Des capteurs sont alors répartis sur les éléments, et la profondeur se règle électriquement par pas de 0,1 cm. Cette fonction demande cependant un calibrage tous les 500 ha. En effet, les disques ouvreurs positionnés derrière les roues du tracteur s’usent différemment. Le calibrage prend ainsi en compte l’usure des disques ouvreurs et permet de conserver la précision réglée.
La pression des roues de fermeture, qui s’ajustait jusqu’à présent via une tige à ressort, peut être affinée automatiquement aujourd’hui, par l'intermédiaire de vérins moteurs. D’après le constructeur, cette fonctionnalité est particulièrement intéressante pour les cultures à petites graines, telles que les betteraves, en limitant la compaction autour du rang. Du côté de l’alimentation en électricité, les Tempo embarquent leur propre alternateur et sont ainsi autonomes. Tous les capteurs greffés à l’élément rendent cependant la machine plus gourmande en électricité. Le circuit électrique passe désormais de 12 à 48 V afin d’alimenter tous les composants de différents voltages.
La cartographie parcellaire
L’intégralité des automatismes, désormais disponibles en option sur le Tempo, fonctionne via des capteurs et des vérins moteurs. Cependant, des cartes de préconisation peuvent être employées. Pour rappel, ce n’est pas un terminal qui permet le contrôle du Tempo en cabine, mais un logiciel Väderstad sur iPad. C’est sur ce dernier que l’utilisateur ajuste en temps réel les différents paramètres tels que la pression des éléments, la profondeur de semis ou encore la densité de semis. Aujourd’hui, ces réglages peuvent être automatisés grâce à des cartographies parcellaires, lesquelles sont enregistrées dans l’iPad. À l’image du déchaumeur TopDown E-Services gérant seul sa profondeur de travail que nous vous avions présenté en essai (Matériel Agricole no 318), le Tempo gère seul ses réglages. De multiples variables, cependant, entrent en jeu sur ce dernier, plus complexe qu’un déchaumeur. En fonction de cartes de préconisation, la machine va ajuster seule et indépendamment pour chaque élément la pression au sol, la densité de semis, la profondeur de semis ou encore la pression des blocs tasseurs.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :